Les attaques de phishing figurent parmi les menaces les plus répandues auxquelles les entreprises françaises doivent faire face aujourd’hui. Longtemps centrées sur la protection physique des locaux et des équipements, les stratégies de sécurité doivent désormais inclure un volet numérique robuste. Les cybercriminels exploitent la messagerie électronique comme principal point d’entrée, car un simple clic peut suffire à compromettre l’ensemble d’un système. Derrière un e-mail frauduleux, c’est parfois une fuite massive de données, un vol d’identifiants ou une paralysie totale de l’activité qui peut survenir.
Protéger ses données grâce à des solutions adaptées
Les entreprises manipulent chaque jour des volumes considérables d’informations sensibles : contrats, documents juridiques, données financières ou encore fichiers clients. Une partie de ces données peut être copiée ou volée à travers des attaques de phishing bien menées. Pour réduire ces risques, il est essentiel de s’appuyer sur des environnements numériques sécurisés.
Le recours à un stockage cloud pour les entreprises conçu pour répondre aux exigences de confidentialité et de conformité permet de centraliser les documents tout en contrôlant précisément les accès. Ce type de solution offre aussi des options de chiffrement avancées qui empêchent la lecture ou l’exploitation des fichiers par des personnes non autorisées. Lorsqu’il est combiné à des politiques de gestion rigoureuses des identifiants et des droits d’accès, le cloud devient une véritable barrière contre les intrusions liées au phishing. L’entreprise garde ainsi la maîtrise de ses informations, même en cas de tentative de compromission d’un compte.
Mettre en place un filtrage des e-mails
La boîte de réception reste le canal privilégié des cybercriminels. Plus de 90 % des campagnes de phishing débutent par un courriel frauduleux. Pour s’en protéger, les entreprises peuvent s’appuyer sur des systèmes de filtrage performants capables de repérer les messages suspects avant qu’ils n’atteignent les utilisateurs.
Ces solutions ne se limitent pas à bloquer les spams classiques. Elles analysent le comportement de l’expéditeur, la structure du message et les liens qu’il contient. Un lien redirigeant vers une page de connexion falsifiée, une pièce jointe contenant un code malveillant ou une adresse d’expéditeur légèrement modifiée sont autant d’indices que le système peut détecter. Neutraliser ces menaces en amont réduit considérablement les risques d’erreur humaine, encore trop fréquents.
L’ANSSI recommande fortement aux entreprises de renforcer cette couche de protection. Elle rappelle que les attaques de phishing sont de plus en plus sophistiquées, certaines imitant à la perfection le ton et l’identité visuelle d’organismes connus. Sans filtrage automatisé, même un utilisateur expérimenté peut se laisser piéger.
Sensibiliser et former les équipes
La technologie seule ne suffit pas. L’humain reste au cœur de la cybersécurité, et c’est souvent par manque de vigilance qu’une attaque réussit. Un clic malheureux, une pièce jointe ouverte sans vérification, et c’est tout le système d’information qui peut être exposé.
Former régulièrement les équipes à reconnaître les signaux d’alerte est donc essentiel. Un message rédigé sur un ton alarmiste, une demande d’informations sensibles inhabituelle, des fautes grossières ou une absence de personnalisation doivent éveiller les soupçons. Mais les signaux sont parfois plus subtils : un lien dont l’URL diffère légèrement du site officiel ou un numéro de téléphone inconnu ajouté dans la signature peuvent suffire à piéger un collaborateur pressé.
La sensibilisation doit s’inscrire dans la durée. Les techniques de phishing évoluent sans cesse, certaines campagnes exploitant des événements d’actualité ou imitant des outils internes à l’entreprise. Simuler de fausses attaques au sein de l’organisation est une méthode de plus en plus utilisée pour tester la vigilance des collaborateurs et renforcer leurs réflexes en situation réelle.
Renforcer la sécurité avec l’authentification multi-facteurs
Un mot de passe compromis reste l’un des plus grands dangers pour une entreprise. Les campagnes de phishing visent souvent à récolter ces identifiants, qui ouvrent ensuite l’accès aux serveurs, aux boîtes mails ou aux applications métiers. Pour réduire l’impact d’un vol, l’authentification multi-facteurs (MFA) constitue une réponse efficace.
Concrètement, la MFA impose une double vérification : l’utilisateur saisit son mot de passe mais doit aussi confirmer son identité via un second canal, par exemple une notification sur smartphone ou un code unique généré par une application. Cette barrière supplémentaire rend pratiquement inutilisables les identifiants volés.
De plus en plus d’organisations françaises adoptent cette méthode, notamment dans les secteurs les plus exposés comme la santé, la finance ou l’administration publique. Au-delà de la sécurité technique, la MFA instaure une culture de vigilance au sein des équipes. Elle rappelle à chacun que la protection des accès est une responsabilité partagée.
Encourager le signalement rapide des tentatives
Lorsqu’un employé reçoit un message suspect, sa réaction immédiate peut faire toute la différence. Plus le signalement est rapide, plus l’entreprise peut agir pour bloquer une attaque et protéger les autres collaborateurs. Les canaux de remontée doivent être simples et connus de tous, qu’il s’agisse d’un service informatique interne ou des plateformes officielles comme cybermalveillance.gouv.fr.
Créer une culture de transparence est ici essentiel. Si un salarié craint des sanctions en cas d’erreur, il aura tendance à dissimuler un incident, ce qui peut aggraver ses conséquences. À l’inverse, encourager les signalements sans jugement favorise la détection précoce et limite les pertes potentielles. Une entreprise qui valorise la coopération plutôt que la sanction gagne en résilience face aux cybermenaces.